JU 12 Le Pichoux

Raisons du choix de la placette et questions posées

Zone de cluse typique, forêt protectrice contre les chutes de pierre dans des peuplements qui n'ont pas été suivis.

Méthodes d'observation

Inventaire pied par pied

Observations

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Constatations

Le frêne et le hêtre sont les essences les plus représentées parmi les tiges de moins de 30 cm de diamètre, on peut y ajouter le sapin blanc en ce qui concerne la classe des moins de 18 cm. Ces différentes espèces ont pourtant un avenir limité en prenant en compte les changements climatiques. Le tilleul ou l’érable sycomore seront mieux adaptés aux conditions futures, toutefois pour ces deux essences on constate qu’il y a moins de tiges de 14 cm que de tiges de 20 cm. Bien que le recru soit suffisant, il a également été observé que le tilleul est très peu présent dans le rajeunissement, et que, comme l’érable, il est très fortement abrouti.

De manière générale, on remarque un manque de tiges dans pratiquement toutes les classes de diamètre. Ceci est dû d’une part à l’effet de la chalarose qui a décimé les frênes et d’autre part à un retard dans les interventions. En effet ce peuplement n’avait jamais été entretenu avant 2007. Sa stabilité était mauvaise, principalement en raison d’un degré d’élancement trop élevé. Entre les deux relevés quelques tiges ont versé et d’autres sont mortes.

Durant la période qui s’est écoulée entre les deux derniers relevés, aucune intervention sylvicole n’a été réalisée. L’urgence d’intervention définie lors du relevé de 2014 avais été définie comme faible, ce qui justifie cette situation. Cependant, au cours des dernières années, plusieurs arbres ont dépéri ce qui a occasionné plusieurs ouvertures de trouées, en particulier au centre de la placette. L’apport supplémentaire en lumière au sol a permis au rajeunissement de s’établir, ce qui manquait lors du précédent relevé. Dans les trouées, le mélange correspond aux exigences idéales du profil NaiS avec du hêtre, de l’érable sycomore et quelques tilleuls.

Au niveau de la stabilité du peuplement, presque l’intégralité des frênes présents sont secs et présentent un risque de tomber prochainement. Pour ce qui est des autres essences, la plupart des tiges semblent stables et leurs couronnes sont symétriques. Le coefficient d’élancement est encore trop élevé, mais cette situation devrait s’améliorer suite à la mortalité naturelle (renversés et chalarose).

La quantité de bois au sol est suffisante, mais ceux-ci étant positionnés dans le sens de la pente leur effet protecteur n’est pas optimal. Une intervention pour placer judicieusement les bois ainsi que pour les stabiliser derrière des éléments stables serait donc nécessaire afin d’apporter une protection optimale.

Prochaines étapes

Dans le but d’atteindre les exigences idéales énoncées par le NaiS dans le profil d’exigences pour la forêt en rapport avec les chutes de pierres, quatre objectifs principaux sont recommandés :

1. Maintenir la stabilité du peuplement en éliminant les tiges instables (déjetées ou dépérissantes) et en éclaircissant aux endroits où le peuplement est trop serré.

2. Favoriser la régénération du peuplement en poursuivant un traitement selon le mode du jardinage par groupes, et vérifier lors du prochain passage la mise en place du recru suffisant et diversifié (au moins 50 hêtres par are et présence de tilleul et érable dans les trouées).

3. Assurer autant que possible une surface terrière et un nombre de tiges adéquat se rapprochant au mieux des courbes RockForNet. Actuellement ces deux critères ne remplissent pas les exigences. Les prochaines interventions devront se limiter au minimum nécessaire à la stabilisation du peuplement, en particulier là où celui-ci est déjà ouvert en raison de la mortalité naturelle.

4. Repositionner les arbres renversés afin de les placer en travers.

Comme l’a révélé l’analyse des effets, les efforts doivent être concentrés sur le rajeunissement et la stabilisation du peuplement. Ces deux critères seront à vérifier.

Il convient également de surveiller les dégâts causés par le gibier et de prendre des mesures adaptées si le rajeunissement n’arrive pas à s’établir naturellement. Lors du relevé, la quasi-totalité des érables et des tilleuls présentaient des signes d’abroutissement. Des mesures techniques en créant une protection naturelle pour les jeunes arbres en laissant les couronnes des arbres entières près des cellules de rajeunissement peuvent aider à restreindre la pression du gibier. Des plantations avec une protection individuelle peuvent également être envisagées.

Dans la situation actuelle, il est proposer de stabiliser le peuplement en coupant les frênes atteints de chalarose afin de les positionner de façon optimale pour augmenter la rugosité du terrain. Cela permet également d'éviter qu'ils ne tombent et n'entrainent dans leurs chutes d'autres arbres sains.